Et si ce que tu ressens chaque hiver n’était pas “juste un coup de mou” ?
Tu le sens venir dès que les jours raccourcissent. Ce petit flou dans la tête. Cette fatigue qui colle à la peau. Moins d’élan, plus de doutes. L’envie de faire disparaît doucement, remplacée par un besoin de repli. Et tu te demandes si c’est toi qui exagères. Si c’est normal. Si tu vas “juste devoir attendre que ça passe”.
Mais ce que tu vis n’est pas une faiblesse.
Et non, tu n’es pas seule.
Le trouble affectif saisonnier, aussi appelé dépression saisonnière, est un phénomène bien réel, qui touche chaque année des milliers de personnes, souvent sans qu’elles le sachent. Il ne s’agit pas d’un caprice météorologique, mais d’un déséquilibre biologique et émotionnel provoqué par le manque de lumière, le ralentissement du corps, et parfois… l’exigence de rester “fonctionnelle” malgré tout.
Dans cet article, je te propose de mettre des mots sur ce que tu vis, de mieux comprendre ce trouble, et surtout d’explorer des pistes concrètes — douces, réalistes, bienveillantes — pour mieux traverser ces mois où tout semble plus lourd.
Non pas pour “aller bien à tout prix”.
Mais pour t’accompagner autrement, avec plus de clarté, de respect, et de présence.
Qu’est-ce que le trouble affectif saisonnier (TAS) ?
Le trouble affectif saisonnier, parfois appelé dépression saisonnière, est une forme de dépression récurrente qui apparaît généralement à l’automne ou en hiver, quand la lumière diminue et que les journées raccourcissent. Moins connu mais pourtant très courant, ce trouble peut profondément affecter l’humeur, l’énergie, le sommeil et la motivation.
À quel moment apparaît-il le plus souvent ?
L’automne et l’hiver, les saisons les plus à risque
Dans la majorité des cas, le TAS commence à se manifester à la fin de l’automne et perdure jusqu’au début du printemps. Il coïncide avec le manque de lumière naturelle, les journées plus courtes et le froid, qui peuvent perturber notre horloge biologique.
Et en été ?
Il existe aussi une forme plus rare de trouble affectif saisonnier qui se déclenche en été. Les symptômes sont souvent différents : agitation, anxiété, insomnie.
Qui est concerné par le trouble affectif saisonnier ?
- Les femmes sont plus souvent touchées que les hommes.
- Le TAS apparaît généralement à l’âge adulte.
- Les personnes vivant loin de l’équateur, où l’exposition à la lumière est moindre, sont plus à risque.
Les principaux symptômes du trouble affectif saisonnier
Symptômes émotionnels
- Tristesse persistante
- Irritabilité
- Sentiment de désespoir ou de vide
Symptômes physiques
- Fatigue intense, même après une nuit de sommeil
- Hypersomnie (besoin de dormir plus que d’habitude)
- Craving pour les sucres et les féculents
- Prise de poids
Symptômes comportementaux
- Difficulté à se concentrer
- Désintérêt pour les activités habituelles
- Isolement social
Quelle est la différence entre TAS et dépression “classique” ?
La principale différence est la dimension cyclique et saisonnière du TAS. Les symptômes réapparaissent chaque année à la même période, et disparaissent avec le retour du printemps ou de l’été. Cela le rend parfois plus facile à repérer… à condition d’en connaître l’existence.
D’où vient ce trouble ? Les causes possibles
La lumière, facteur déterminant
Le manque de lumière naturelle peut perturber :
- La production de mélatonine, l’hormone du sommeil (trop élevée → fatigue),
- La production de sérotonine, l’hormone du bien-être (trop basse → humeur dépressive),
- Le rythme circadien, notre horloge biologique interne.
D’autres facteurs aggravants :
- Hérédité
- Stress chronique
- Manque d’activité physique
- Isolement social
Quels sont les traitements disponibles ?
La luminothérapie
Utiliser une lampe de luminothérapie (10 000 lux) pendant 20 à 30 minutes par jour peut considérablement améliorer l’humeur. L’effet peut être ressenti en quelques jours à quelques semaines.
La psychothérapie
Une thérapie cognitive et comportementale (TCC) est souvent recommandée, notamment pour travailler les pensées négatives et les comportements d’évitement associés au TAS.
Les antidépresseurs
Dans certains cas, un traitement médicamenteux peut être envisagé, surtout si les symptômes sont sévères ou résistants.
Les solutions naturelles pour soulager le trouble affectif saisonnier
Bouger : l’activité physique comme antidote naturel
Marcher en extérieur, même par temps gris, reste un allié puissant contre la baisse de moral. L’exercice stimule la sérotonine, améliore le sommeil et diminue l’anxiété.
Rééquilibrer son alimentation
Favoriser les aliments riches en :
- Oméga-3 (poissons gras, graines de lin),
- Vitamine D (œufs, champignons, supplémentation),
- Tryptophane (banane, chocolat noir, légumineuses).
Structurer ses journées
- Maintenir une routine de sommeil stable
- S’exposer à la lumière dès le matin
- Planifier des moments plaisants chaque jour
Écriture et introspection : un outil complémentaire
Pourquoi écrire peut aider à mieux vivre un trouble affectif saisonnier
Tenir un journal permet de :
- Suivre l’évolution de l’humeur
- Repérer les déclencheurs
- Se recentrer sur ce qui fait du bien
- Garder une trace des petites victoires
Exemples de questions d’écriture à explorer
- Quelles sont les choses que j’apprécie l’hiver ?
- Qu’est-ce qui me manque le plus en cette saison ?
- Quels rituels puis-je créer pour adoucir cette période ?
- Qu’est-ce qui me fait du bien et que je peux faire aujourd’hui, même en petit ?
Ce que le trouble affectif saisonnier révèle de nous
Il ne s’agit pas d’une faiblesse, mais d’une hypersensibilité au rythme des saisons. Le TAS nous invite à ralentir, à ajuster nos attentes, à mettre en place des rituels de soin adaptés à notre réalité. S’en libérer, ce n’est pas forcément guérir, mais apprendre à mieux s’accompagner, chaque hiver un peu mieux que le précédent.
Vivre mieux avec le trouble affectif saisonnier
Le trouble affectif saisonnier peut bouleverser le quotidien, mais il n’est pas une fatalité. En comprenant son fonctionnement, en identifiant ses symptômes et en explorant des stratégies d’adaptation (naturelles ou thérapeutiques), il est possible de retrouver un équilibre, même dans les mois les plus sombres.